NBA

Preview 2019-20 : Cleveland Cavaliers

C’est une tradition pour chaque média : les previews, qui sont une mise en bouche de la saison qui ne saurait tarder à reprendre. Chaque équipe passera donc sous l’oeil avisé de l’Analyste et c’est aujourd’hui au tour des Cleveland Cavaliers d’être scrutés à la loupe.

Bilan de la saison précédente : 19-63 (14e de la Conférence Est)

Les Cavaliers sortent d’une saison très difficile. En effet, un an après le départ de LeBron James, on espérait plus de cette équipe new-look. Mais toutes les lacunes que masquait le King sont très vite apparues. Une attaque et une défense apathique, un effectif d’une faible qualité, un Tyronn Lue sans idée renvoyé au bout de seulement six matchs, Kevin Love qui ne jouera que 22 matchs, des jeunes sans vraiment de structure leurs permettant de s’épanouir pleinement. Tous ces ingrédients feront que les Cavs termineront avec un bilan de 19 victoires pour 63 défaites. Le point positif ? La saison de Colin Sexton. Malgré des débuts difficiles, notamment à cause de certaines déclarations de ses coéquipiers, le jeune meneur ne va rien lâcher et va progresser tout au long de la saison et terminera. Il première année avec une moyenne de 16,7 points par match le tout à 40% à 3 points. Les seuls bémols, c’est qu’il n’a pas forcément convaincu à la création, seulement 3 assists par rencontre, un aspect du jeu sur lequel il va devoir progresser. Aussi, il n’a pas montré de signe très rassurant en défense. A sa décharge, le système défensif de Cleveland ces dernières saisons était mauvais, mais il a laissé paraître un niveau défensif individuel très moyen. Son défensive Box Plus/Minus de -3 et son defensive rating de 121 points accordés sur 100 possessions jouent en sa défaveur.

Ils sont arrivés : Darius Garland (5ème choix), Dylan Windler (26ème choix), Kevin Porter Jr (30ème choix), Jarell Martin, Alex Robinson (training camp deal), John Beilein (Head Coach)

Ils sont partis : J. R. Smith (coupé), Channing Frye (retraite), Nik Stauskas, Marquese Chriss, David Nwaba, Deng Adel

Les Cavs sont restés particulièrement calmes cet été. En effet, avec une masse salariale de 129 millions de dollars (10ème de la ligue) ils ne pouvaient pas se permettre la moindre folie lors de cette Free Agency. Cleveland s’est donc concentré en grande partie sur la Draft pour renforcer son groupe. Jarell Martin est la seule véritable recrue de la Free Agency 2019. L’ancien de Memphis et Orlando va apporter une rotation supplémentaire sur le poste 4 en essayant d’amener du scoring en sortie de banc.

Globalement les Cavaliers ont misé sur la jeunesse cet été. Le Front Office a essayé de ramener autant de talents que possible. Ils ont renforcé leurs postes extérieurs, le jeu de l’équipe devrait s’écarter avec l’arrivée de Garland et Windler. En revanche, le secteur défensif, qui était déjà le point faible des Cavs l’an dernier, n’a connu aucune réelle amélioration. Au contraire, on a le sentiment qu’il s’est affaibli avec le départ de Nwaba, même si ce dernier n’était pas un défenseur d’élite, il faisait preuve d’un certain investissement de son propre côté du terrain, ce qui n’est pas le cas de tout le monde dans le roster. Côté départs, J.R. Smith, mis à l’écart du groupe en cours de saison, s’est entendu avec la direction pour que son contrat soit coupé. Channing Frye, usé, a pris sa retraite. David Nwaba et Deng Adel ont rejoint Kyrie Irving et Kevin Durant à Brooklyn, Nik Stauskas a signé en Europe au Vitoria et Marquese Chriss est toujours sans contrat à l’heure actuelle.

Un royaume en déclin

Source : Basketball Insiders

Situation à la Draft : 1er tour de Draft (envoyé aux Hawks, protégé 1-10)

Voici à l’heure actuelle le roster des Cavaliers pour cette nouvelle saison. Il compte encore 17 joueurs, il est donc fort probable de voir Dean Wade ou Alex Robinson être coupé pendant le training camp ou envoyé en G-League. Globalement, le roster manque de profondeur et de qualité. Même s’il s’est renforcé avec l’arrivée de trois jeunes prometteurs, cela reste tout de même insuffisant pour viser quoi que ce soit à l’heure actuelle. La principale attraction sera le développement des rookies et sophomores de Cleveland au cours de la saison.

Le potentiel 5 majeur :

  • Garland
  • Sexton
  • Osman
  • Love
  • Thompson

Il est d’ores et déjà quasiment assuré de voir évoluer une traction arrière Darius Garland/Colin Sexton, une sorte de remake du duo formé Damian Lillard et C.J McCollum. Les deux combo-guard seront les fers de lance de l’attaque des Cavaliers la saison prochaine. Ils devront apporter scoring, spacing, mais tous les deux sont pour l’instant des faibles créateurs (moins de 3 passes par match). Si cette équipe a le rythme du match, avec les shooteurs qui la compose, elle pourrait être redoutable. Mais sur demi-terrain, le manque de création devrait être préjudiciable et la faculté à faire jouer les autres dépendra du système que mettra en place le coach Beilein. La suite de la composition finale du starting five ne devrait pas changer par rapport à celle de la saison dernière avec un frontcourt composé de Osman/Love/Thompson.

Cleveland possède actuellement la 10ème masse salariale de NBA alors qu’elle n’est même pas une prétendante à une place en playoffs, c’est problématique. Cette situation ne plait guère à Koby Altman et il ne serait pas étonnant de le voir s’activer durant la saison. Quid de l’avenir de Kevin Love aux Cavs ? Sera-t-il encore un membre de la franchise à la fin de la régulière ? Il n’est pas le seul dans cette situation. Altman essaiera certainement de trouver un autre point de chute pour Brandon Knight, même s’il semble improbable de voir une autre franchise récupérer un si gros contrat pour un joueur de son niveau. Il ne serait pas étonnant de voir Jordan Clarkson dans les rumeurs de transfert au cours de la saison. En effet l’ancien Lakers possède une belle côte chez l’oncle Sam et dispose d’un contrat qui ne paraît pas impossible à trader. En tout cas attendez-vous à voir les Cavaliers être actifs sur le marché des transferts et chercher à tout prix à nettoyer leur effectif. L’objectif de la franchise étant d’être attractive pour l’été 2021, lors de laquelle plusieurs free agents de haut standing seront disponibles.

Entrée dans une nouvelle ère

Une Draft très prometteuse. Darius Garland est sans conteste l’un des meilleurs meneurs de cette draft, son profil de combo-guard shooteur correspond parfaitement à la NBA moderne. Avec presque 17 points de moyenne à 47% à 3 points sur presque 5 tentatives, il va amener scoring et spacing à l’attaque de sa nouvelle équipe. Dylan Windler, sélectionné avec le choix 26 est un arrière/ailier, shooteur. Il sort d’une excellente saison avec 21 points de moyenne à 42% à 3 points sur 7 tentatives. Il s’avère aussi être un défenseur correct, du moins ses stats en NCAA le laissent présager. Attention tout de même, les attaquants universitaires ne sont pas les mêmes que ceux qui foulent les parquets de la NBA. Kevin Porter Jr. est le dernier joueur récupéré par Cleveland. L’ancien de USC dispose d’une réelle hype outre-Atlantique même si sa saison fut tronquée, notamment à cause de son comportement. Ces courtes apparitions ont toujours été remarquées par les observateurs. Combo-guard très rapide, disposant de qualités physiques assez incroyable qui lui permettent de driver face à n’importe quel adversaire, il est considéré par beaucoup comme le probable steal de cette draft.

L’arrivée d’un nouveau coaching staff. John Beilein, ancien coach de l’université de Michigan, a décidé de faire le grand saut et fera ses débuts sur un banc NBA cette saison. Ce choix fait par le front office de Cleveland s’avère très intéressant : il s’agit un entraîneur réputé et reconnu au niveau universitaire pour son travail de formation et de développement des jeunes. L’objectif avec Beilein est de permettre à un des effectifs les moins expérimentés de la ligue de progresser au maximum afin d’acquérir de solides bases et évoluer dans les meilleures conditions. Attention tout de même, ce groupe ne recense pas que de jeunes loups prêts à découvrir le très haut niveau. Il compte dans ses rangs des anciens champions NBA avec leurs caractères bien à eux. Beilein devra lui aussi s’adapter à chaque membre de son roster. C’est en ça que la signature de JB Bickerstaff en tant qu’assistant peut être intéressante car, si l’ancien coach des Grizzlies n’a pas impressionné par la qualité de ses systèmes, il est tout de même connu pour être un entraîneur proche de ses joueurs, il entretient souvent un bon relationnel avec l’ensemble de son groupe. Son rôle sera important pour aider John Beilein à faire la transition de la NCAA à la NBA.

Photo : Gus Chan, The Plain Dealer

Un projet encore instable

Un effectif déséquilibré. On recense 8 joueurs sur les postes 1 et 2, dont 5 meneurs, c’est beaucoup trop. Finiront-ils tous la saison avec le maillot Wine And Gold ? Ce n’est pas si sûr. On peut également constater la faible rotation sur le poste d’ailier où seulement Cedi Osman et Dylan Windler se partagent le spot. Aucun des arrières de ce groupe ne peut aider à ce poste, Kevin Porter Jr. (le plus grand du backcourt), du haut de ses 1m99, parait trop petit et pas assez puissant pour pouvoir dépanner au poste 3. L’observation est semblable pour les ailiers fort. Aucun d’entre eux n’a la mobilité, ni le handle pour pouvoir évoluer sur les ailes. Si un des deux ailiers se blesse, les Cavaliers devront jouer dans un hyper small ball. Bien que cette tendance semble prendre un peu plus d’ampleur à chaque saison en NBA, les Cavs se retrouveront vite en difficulté et auront absolument besoin de renfort sur les ailes.

Un changement de plan de jeu drastique. Avec ce cinq majeur, et Jordan Clarkson en possible 6ème homme, l’objectif sera clairement de jouer up tempo et de trouver rapidement un shoot ouvert. Le manque de création sur les lignes arrière va les obliger à jouer vite. L’an dernier les Cavaliers avaient la 29ème pace de NBA (96,6). Il va donc falloir métamorphoser totalement cette attaque, voilà la difficile tâche qui attend John Beilein. Mais pour pouvoir évoluer dans un jeu de transition, il faut avant tout avoir une bonne défense. Or, Cleveland disposait l’an dernier de l’une des plus mauvaises défenses de la ligue avec 114 points encaissés par rencontre (24ème défense de la ligue, et plus mauvais rating défensif). Le potentiel 5 majeur de l’équipe n’est guère rassurant de ce côté-ci. Avec un defensive box plus/minus de -7,7 points sur 100 possessions quand Sexton, Osman, Love et Thompson sont sur le terrain, il faut espérer que John Beilein ait des bons systèmes défensifs sous la main pour aider cette équipe à réduire l’attaque adverse. Sinon, les spectateurs de la Rocket Mortgage Fieldhouse auront le droit à de nombreux garbage time.

5 matchs clés de la saison :

– 31 octobre 2019 : Cleveland – Chicago. Deux équipes en reconstruction, deux effectifs très jeunes qui s’affrontent. Ce sera l’occasion pour Cleveland de faire ses preuves si les Cavaliers veulent montrer qu’ils sont à la hauteur des autres équipes new-look de l’Est.
– 26 novembre 2019 : Cleveland – Brooklyn. Pour un retour de Kyrie Irving à Cleveland, un match qui tiendra certainement à cœur à Collin Sexton et ses coéquipiers.
– 21 décembre 2019 : Cleveland – Memphis. Les jeunes Cavaliers feront face aux jeunes Grizzlies. Ce sera une occasion de plus de faire leurs preuves.
– 9 janvier – 18 janvier 2020. Un road trip de 6 matchs au cours duquel les Cavs affronteront notamment les Lakers de LeBron James, les Clippers, les Grizzlies et les Bulls.
– 27 mars 2020 : Cleveland – LA Lakers. Le King revient saluer ses anciens chevaliers. Une rencontre sans réel enjeu, mais riche en symbole.

En l’état actuel de l’effectif, difficile d’imaginer les Cavaliers se mêler à la lutte au playoffs de la conférence Est. Même si l’ajout de jeunes talents est intéressant, cela reste tout de même trop léger pour le moment. Surtout si une ou deux blessures arrivent en cours de saison, la justesse du roster va vite devenir problématique. C’est pour cela que L’Analyste ne voit pas Cleveland remporter plus d’une vingtaine de matchs. L’objectif des Cavaliers n’est pas de gagner tout de suite, mais de mettre en place un système, une identité de jeu, qui permettra à tous le groupe de s’épanouir.

Le pronostic : 20 victoires pour 62 défaites, 15ème de l’Est. Soit une victoire de plus que la saison dernière.

Voilà c’était la prévision des Cleveland Cavaliers version 2019/2020. On espère que vous retrouverez toutes les informations nécessaires pour attaquer cette saison dans les meilleures conditions. N’hésitez pas à partager votre avis avec nous sur l’année à venir fans des Cavaliers. Retrouvez-nous chaque jour sur L’Analyste pour découvrir une nouvelle preview. Alors chers lecteurs : A demain !

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