Malgré le cap franchi par Kemba Walker cette saison, avec sa sélection en tant que titulaire au All-Star Game, et l’ajout de notre Tony Parker à l’effectif, les Frelons ont connu un exercice 2018-2019 relativement contrasté. Finalement le fait le plus marquant à retenir de cette saison des Hornets est l’accueil du All-Star Weekend à Charlotte. Un fond de jeu parfois trop limité et une défense défaillantes les mènent à la neuvième place de l’Est, pour au final manquer les Playoffs, de peu.

La saison des Hornets

Charlotte nous a gratifié d’une véritable saison à suspense. Jamais les Hornets n’ont connu une différence wins/losses de plus de 8 matchs entre. Entre octobre et fin février cette différence n’excédait pas 4 matchs. Tout au long de la saison, la franchise vacillait entre la septième et la dixième place. Malheureusement, c’est dans le run final que les Hornets ont craqué, au pire des moments, et malgré une série de 4 victoires entre le 21 et 26 mars, ce sont trois défaites qui suivront cette bonne dynamique et viendront finalement anéantir les espoirs de playoffs. Au final, les Frelons terminent l’exercice avec un bilan de 39 victoires pour 43 défaites.

Les Hornets ne doivent pas leur neuvième place à un coup du sort mais à leur manque d’efficacité des deux côtés du terrain. En termes d’efficacité au shoot (explication de la statistique), l’équipe se place parmi les dernières avec un pourcentage de seulement 51,4% d’Effective Field Goal Percentage, un chiffre qui s’explique notamment par le fait que l’équipe ne réussit que 44,8% des tirs et se positionne à la 26ème place du classement par équipe. James Borrego n’a pas su trouver la recette qui marche pour sa première saison sur le banc des Hornets en tant que head coach. Bon pédagogue avec ses joueurs, il a souvent manqué de diversité dans les systèmes proposés et, même si le ballon circulait bien, le scoring reposait trop souvent sur l’isolation de Kemba Walker, Jeremy Lamb ou TP, plaçant ainsi les Hornets à la 24ème place du classement des passes décisives par match par équipe. Seulement 4 joueurs ont scoré 10 passes décisives ou plus cette saison, rendant l’attaque très dépendante de ces membres de l’effectif. La défense, elle aussi, a bien souvent manquée dans les moments clés. Finalement, cette saison des Hornets sera allée jusqu’au bout du suspense.

Les points positifs de la saison

La saison de Kemba Walker : Le produit de Connecticut University nous a offert la meilleure saison de sa carrière et semble avoir encore progressé. Le joueur des Hornets a fait preuve de leadership et a pris ses responsabilités pour franchire un nouveau cap de sa carrière cette saison. Toujours aussi créateur en attaque, il semble également avoir fait des efforts sur sa défense et s’est montré plus vocal sur le terrain. Walker nous gratifie d’une saison à 25,6 points, 5,9 passes et 4,4 rebonds par match pour laquelle il sera récompensée par une sélection au All Star Game et dans la All NBA Thir Team. Agent libre cet été, il représente aussi la plus grosse interrogation de la franchise.

L’éclosion de Jeremy Lamb : Ancienne star universitaire, Lamb semblait parti pour faire une carrière de journeyman dans la grande ligue. Cette saison, il a montré l’étendu de son talent en attaque, devenant l’option numéro 2 au scoring, avec 15,3 points par match et quelques actions clutchs, notamment un buzzer beater face aux Raptors.

La saison de Tony Parker : Sa première saison sans porter le maillot de Spurs semblant étrange au premier abord, mais pas pour Tony qui a retrouvé ses jambes de 20 ans la première partie de saison et s’est, sur certaines rencontres, montré clutch dans le money time. Il contribue notamment à la bonne circulation du ballon des Hornets, un élément assez satisfaisant pour la franchise qui termine 2ème au classement des pertes de balle avec seulement 12,2 ballons perdus par match.

Le développement des jeunes : Malik Monk et Dwayne Bacon ont eu certaines occasions de montrer leur apport offensif, mais leur temps de jeu était parfois trop limité pour réellement avoir un impact sur le jeu. Miles Bridges, le rookie de Charlotte, nous a gratifié de quelques dunks spectaculaires sur des put back ou en transition. Il a vite pris une place de titulaire au détriment de Michael Kidd-Gilchrist. Jeune joueur très prometteur, il termine sa première saison avec 7,5 points et 4 rebonds par match à 46,4% au tir.

Photo par Kent Smith/NBAE via Getty Images

Les points négatifs de la saison

La défense des Hornets : 22ème équipe du classement du defensive rating, les Hornets encaissent 111,8 points par match et, même si le rythme de jeu était très soutenu cette saison, cela ne saurait justifier un tel total. La défense de Charlotte est véritablement placé sur le banc des accusés, elle traduit un clair manque d’investissement des joueurs sur ce plan. Kemba Walker a beau être une arme létale en attaque, il manque encore d’énergie en défense et, bien qu’il se soit amélioré sur ce point, il est encore incapable de défendre les joueurs les plus rapides de la ligue. Le meneur n’est pas le seul à blâmer puisque même les supposés bons défenseurs n’ont pas été au rendez-vous cette saison en défense, à l’image de Michael Kidd-Gilchrist, Bismack Biyombo ou Cody Zeller. James Borrego n’a pas proposé beaucoup de solutions pour développer la régularité défensive de son équipe. Ce pugilat de la défense s’illustre parfaitement dans l’implication quasi-inexistante de Malik Monk de son propre côté du terrain. Pourtant athlétique et vif, l’arrière s’est retrouvé plus d’une fois dans les highlights du Shaqtin’ a Fool pour ses erreurs défensives. Il doit clairement rectifier le tir, tout comme sa franchise s’ils veulent espérer faire mieux l’année prochaine.

Le jeu intérieur : Autre point noir au tableau, le secteur intérieur de la franchise est bien trop limité. Les rotations ne sont pas assez profondes pour garantir une bonne défense dans la raquette et proposer de solutions en attaque. Et même si Cody Zeller a été plus responsabilisé en attaque, il n’a joué que 49 matchs sur la saison et n’a pas pu réellement impacter sur le scoring et la défense.

Le projet des Hornets : le max pour Walker ou le début d’une nouvelle ère

L’interrogation qui subsiste toujours pour le Board de Charlotte est la suivante : Que faire de Kemba Walker ? Le meneur de 29 ans nous a gratifié de la meilleure saison de sa carrière et est devenu le meilleur scoreur de l’histoire de la franchise. Kemba a été drafté par Charlotte en 2011 et s’est toujours montré loyal envers la franchise. Il sera agent libre la saison prochaine et on ne sait pas ce que compte faire Michael Jordan de son meneur all-star. Kemba demandera certainement le maximum si les Hornets veulent le conserver. D’un autre côté, de nombreuses rumeurs ont circulé tout au long de la saison, l’annonçant parfois aux Knicks, parfois aux Nets, pour ne citer qu’eux. Walker fera partie des grands noms de la Free Agency cet été.

Si le management de la franchise décide de se séparer de sa star, les Hornets seraient alors contraints de se lancer dans un nouveau projet. Bien qu’elle ai accueilli le All-Star Weekend, la ville de Charlotte ne fait pas partie des gros marchés de la NBA et ne figure évidemment pas parmi les équipes favorites pour récupérer les plus gros agents libres de l’été, tels que KD ou Kyrie. La franchise se retrouve avec les contrats lourds de certains joueurs pour une contribution plutôt moyenne. A l’image notamment de Bismack Biyombo, qui exerce sa player option de 17 millions de dollars pour un apport de 4,4 points et 4,6 rebonds. Autre contrat imposant, celui de Nicolas Batum, qui touchera plus de 20 millions de dollars la saison prochaine et pourra exercer une player option de 27 millions en 2020-2021. On peut aussi mentionner Cody Zeller et Marvin Williams qui percevront respectivement 13 et 15 millions de dollars la saison prochaine. La franchise se retrouve, pour l’instant, avec un clair handicap leur laissant une marge très faible pour attirer une star de la Free Agency et ainsi entourer Kemba Walker. Dans une impasse, la direction de Charlott devra faire des choix cruciaux cet été en décidant du sort de Kemba Walker et en évinçant certains joueurs au contrat trop volumineux pour libérer du salary cap et attirer un gros free agent. Charlotte a récupéré le 12ème choix de la Draft et ne peut pas réellement miser sur un nouveau prospect pour chambouler tout l’effectif.

Pour la prochaine saison, les Hornets devront faire preuve de plus de rigueur en défense et responsabiliser les bons attaquant, notamment Monk et Bacon. Les mouvements de cet été seront déterminants pour l’avenir de la franchise qui doit aujourd’hui choisir de persévérer avec Kemba Walker ou d’entrer dans une nouvelle ère en entamant une phase de reconstruction.

Bilan de la saison 2018-19 : Charlotte Hornets
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