NBA

La dernière chance de Carmelo Anthony

C’était l’énorme bombe envoyée dans la nuit de jeudi à vendredi par Adrian Wojnarowski, le célèbre insider de ESPN : Carmelo Anthony est enfin de retour en NBA, chez les Portland Trail Blazers de Damian Lillard. Une nouvelle que personne n’attendait et n’avait pu voir venir, mais qui a sans doute ravi les (nombreux) fans de Melo. Ici, nous reviendrons sur la traversée du désert qu’a connu l’ancien ailier de Syracuse, sans oublier de parler de ce que le numéro 7 le plus célèbre de la ligue pourrait apporter à sa nouvelle équipe.

Revenons à l’été 2018 si vous le voulez bien. Nous sommes le 25 Juillet de cette même année et le Thunder vient d’envoyer Carmelo Anthony aux Hawks d’Atlanta en échange Dennis Schröder. La franchise de Géorgie, n’étant pas intéressée par le joueur, décide de le couper une semaine plus tard pour permettre à Melo de retrouver le marché des agents libres. Deux équipes sont alors désignées favorites pour récupérer l’ancienne idole du Madison Square Garden. D’une part, les Los Angeles Lakers – qui viennent de signer son ami LeBron James – sont souvent désignés comme favoris pour signer l’ailier. Mais les dirigeants de la franchise californienne ne sont pas forcément convaincus de l’apport potentiel de Melo et préfèrent ne pas donner suite. Ce n’est pas l’avis de Daryl Morey, le Generall Manager des Houston Rockets qui est persuadé qu’Anthony est la pièce manquante pour faire de son équipe un véritable contender. Les deux parties parviennent à un accord le 13 août, Carmelo Anthony s’engage avec les Rockets et rejoint Chris Paul et James Harden pour former une sorte de Big Three dans le Texas. Ce trio parait alléchant sur le papier, de nombreux observateurs en font leurs favoris pour la victoire finale.

De l’espoir aux désillusions

La signature de Melo ravive tous les espoirs des fans. En effet l’ailier qui sort d’une saison frustrante avec le Thunder veut prouver qu’il peut contribuer dans une équipe prétendante au titre. Il accepte un rôle de 6e homme qu’il avait constamment refusé à Oklahoma City. Un rôle de leader de la second unit qui lui permettrait de mettre en avant ses qualités de scoreur pendant que les stars de l’équipe se reposent sur le banc. Tous les observateurs sont quasi unanimes sur le fait que l’ailier a tout pour réussir dans le jeu de Mike D’Antoni. Fort scoreur, bon shooteur, capable de s’illustrer dans des situations de pull-up ou de catch and shoot, le genre de poste 3 qu’apprécie le stratège des Rockets même si la relation entre les deux hommes est délicate depuis le passage de ce dernier avec les Knicks. La présence de James Harden et Chris Paul devait également permettre à Melo de pouvoir s’intégrer dans sa nouvelle équipe.

Hélas, il y a toujours un décalage entre les prédictions sur le papier et la réalité du terrain. Le début de saison des Rockets est très compliqué. Ils affichent un bilan de 4 victoires et 6 défaites au bout de 10 rencontres. La greffe de l’ailier ne prend pas, son apport ainsi que ses moyennes statistiques ne sont pas au goût des dirigeants qui décident de l’écarter du groupe à partir du onzième match de la saison régulière. Stupeur dans le microcosme de la NBA, car même si la cohésion était peu visible à l’œil, beaucoup considèrent que Carmelo Anthony a servi de bouc émissaire pour masquer le mauvais début de saison de Rockets. Anthony ne rejouera plus de cette saison 2018-2019 et sera même échangé aux Bulls de Chicago en cours de saison où il se fera couper presque immédiatement. Des rumeurs l’envoyant aux Lakers refont surface une fois de plus, mais les deux parties ne sont pas si intéressés que cela et en reste au stade des discussions. Plus les mois passent, plus la perspective de ne plus revoir Anthony sur un parquet NBA s’impose.

De la retraite forcée au dernier espoir

Carmelo Anthony arrive libre sur le marché de la Free Agency 2019. Au cours de cet été complètement fou, peu de dirigeants semblent s’intéresser au profil de l’ancien New-Yorkais. Le flou concernant sa mise à l’écart du groupe des Rockets interroge et peu de General Managers sont prêts à lui faire confiance. Le début de saison approche et aucune franchise n’a proposé quelque chose de concret à l’ailier malgré des rumeurs l’envoyant aux Lakers ou aux Nets. Nous nous dirigeons lentement mais sûrement vers une fin de carrière pour l’un des meilleurs ailiers scoreurs de l’histoire de la ligue. Mais quand vous semblez toucher le fond, c’est souvent à ce moment précis que la lumière vient frapper à votre porte, et c’est exactement ce qui va se produire pour Carmelo. Nous sommes les 15 novembre 2019, 13 mois après son exclusion du groupe des Rockets, Adrian Wojnarowski annonce qu’un accord a été trouvé avec les Portland Trail Blazers, un contrat non garanti de 5 millions de dollars. Alors que peu de monde y croyait, le numéro 3 de la Draft de 2003 va bien retrouver les parquets cette saison, afin d’apporter ses qualités à une nouvelle équipe qui connait actuellement un début de saison compliqué.

Photo : Nathaniel S. Butler / NBAE via Getty Images

Un retour salvateur ?

Depuis son trade des Knicks, la carrière de Carmelo Anthony a pris une tout autre tournure. Lui, le franchise player de Manhattan qui inscrivait plus de 22 points par match chaque saison, s’est retrouvé dans un rôle de lieutenant/role player auquel il n’aura jamais réussi à se faire ; en atteste ces deux dernières saisons. Dans l’Oklahoma, l’ailier envoyait 16 points et 6 rebonds à 40% aux tirs et 35% de loin. Une saison correcte d’un point de vue statistique, plus décevante en termes d’impact et d’attitude. La saison dernière, la greffe n’a tout simplement pas prise, l’ailier affichait ses pires moyennes depuis son arrivée dans la ligue : 13 points à 40% aux tirs et 32% derrière l’arc en seulement 10 rencontres disputées. Maintenant, reste à savoir dans quelle forme se trouve l’ailier après une année blanche de toute compétition. Car en rejoignant les Blazers, Melo a une vraie carte à jouer pour redorer son image et donner un dernier souffle à sa carrière. En effet, il rejoint une équipe en plein doute qui traverse une période difficile et qui semble ne pas avoir digéré son intersaison. Avec les départs de Moe Harkless, Al Farouq Aminu, Evan Turner, pas forcément remplacés et les blessures longue durée de Jusuf Nurkic et de Zach Collins, le roster se retrouve démuni en termes de talents et de profondeur, principalement sur les postes 3 et 4. Actuellement Damian Lillard emmène seul son équipe accompagnée de façon alternative par C.J McCollum ou Hassan Whiteside. Mais l’un des problèmes majeur de Portland à l’heure actuelle, c’est bien le manque de scoring en sortie de ban. Seul Anfernee Simmons, le meneur back-up de Lillard, dépasse les 11 points de moyenne. L’arrivée de Carmelo Anthony devrait dynamiser cette second unit, en espérant que l’ailier soit en forme et apte à jouer. Un garçon qui tourne à 24 points de moynenne en carrière ne peut que faire du bien dans une équipe qui souffre sur les postes du frontcourt. Attention, quelques doutes subsistent avec l’arrivée de Melo. En effet, ce n’est pas ce dernier qui devrait arranger les soucis défensifs de Portland (22e défense de la ligue), il ne devrait pas non plus aider dans la circulation de balle des Blazers qui possèdent actuellement le plus faible total de passes décisives de NBA (17,6 ast/rencontre). En espérant qu’il a observé le début de saison de Dwight Howard au Lakers (lui aussi un paria), et qu’il fera tout son possible pour contribuer et aider ses nouveaux partenaires dans les objectifs fixés avec une seule priorité : la victoire.

C’est la bonne nouvelle de cette semaine en NBA, le come-back de l’un des meilleurs ailiers scoreurs de l’histoire dont la carrière avait pris une vilaine tournure. En espérant qu’il ait enfin appris de ses erreurs et qu’il aidera sa nouvelle franchise à retrouver le droit chemin. Le cas échéant, cela risque d’être la dernière expérience de Carmelo Anthony dans la grande ligue. Melo, ne nous déçois pas.

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